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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 18:56

LE MONDE | 16.01.2013 à 16h03Par Raphaëlle Besse Desmoulieres

 

 

 

Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon dans la gare de Lille, le 28 mars 2012.Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon dans la gare de Lille, le 28 mars 2012. | Jean-Claude Coutausse/french-politics pour "Le Monde"

 

Le Front de gauche repart à la bataille. Chose rare, les neuf composantes du rassemblement étaient réunies, mardi 15 janvier, pour parler d'une seule voix de leur nouvelle campagne "L'alternative à l'austérité, c'est possible". Seul absent : Jean-Luc Mélenchon, excusé pour cause de session parlementaire à Strasbourg.

Dénonçant "la politique social-libérale" du gouvernement, le Front de gauche entend montrer que d'autres solutions existent face à la crise. "Les Français n'ont pas voté pour la politique mise en oeuvre depuis six mois, juge Christian Picquet, de la Gauche unitaire. Le gouvernement risque d'engendrer une formidable déception populaire qui fera uniquement le jeu de la droite et de l'extrême droite."

La campagne débutera le 23 janvier par un meeting à Metz (Moselle) avec notamment Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, et M. Mélenchon. La présence du coprésident du Parti de gauche (PG) était encore incertaine en fin de semaine dernière, mais son absence aurait affaibli la portée de l'événement. "Il s'est fait un peu désirer", glisse-t-on dans l'entourage de M. Laurent.

Le lieu n'a pas été choisi au hasard et des sidérurgistes d'ArcelorMittal devraient monter à la tribune. Ce sera donc sur l'emploi que le Front de gauche entamera cette campagne. Avec un nouvel angle d'attaque : "l'accord Medef-CFDT", signé vendredi par trois syndicats et les organisations patronales.

 

"RÉGRESSION SOCIALE"

"Un traquenard" pour M. Mélenchon qui a dénoncé lundi, sur son blog, "une séance de dépeçage d'acquis sociaux "en échange" d'espérances fumeuses". Sur le fond comme sur la forme, le Front de gauche n'en veut pas. "Nous ne laisserons pas transcrire dans la loi des mesures qui sont de fait une régression sociale", prévient M. Laurent, sénateur de Paris.

Autre objectif, rallier un maximum de parlementaires de gauche pour peser sur le débat. Pour M. Laurent, députés et sénateurs PS et EELV "vont devoir expliquer aux syndicalistes pourquoi ils vont légaliser les accords compétitivité emploi" voulus par Nicolas Sarkozy. "Nous serons aux côtés de la CGT et de FO qui ont refusé l'accord", affirme aussi Martine Billard, coprésidente du PG. Même si la manifestation européenne contre l'austérité, organisée par plusieurs syndicats, avait déçu en novembre 2012, M. Laurent en est persuadé : il y aura "des mobilisations syndicales". "Les syndicalistes qui ont assisté à ce qui vient de se passer comprennent extrêmement bien ce que nous disons", veut-il croire.

 

"NOUS SOMMES PORTEURS D'UNE ALTERNATIVE"

"On ne divise pas la gauche", assure également Mme Billard. Pourtant, le fossé ne cesse de se creuser avec le PS, notamment entre communistes et socialistes. "Ce n'est pas un fossé entre le PS et nous, nuance Marie-Pierre Vieu, de la direction du PCF. Mais entre des gens de gauche et la politique gouvernementale."

Fin décembre, la parodie de vœux du PCF, qui rappelait les promesses non tenues du candidat Hollande, avait déjà refroidi les relations. Même si ce clip n'a pas fait l'unanimité en interne – le chef de file des députés PCF, André Chassaigne, explique ainsi ne pas "s'être retrouvé dans cette vidéo" – tous ont jugé la réponse du PS "disproportionnée". "Délirante", confie même M. Laurent.

"Ceux qui veulent nous enfermer dans un rôle d'opposants se trompent, a estimé mardi le secrétaire national du PCF. Nous sommes porteurs d'une alternative." Pas sûr que les socialistes fassent la même analyse lors des négociations pour les municipales de 2014.

 

 

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