Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 22:09

Source: La Dépêche.fr

Jean-Luc Mélenchon n'a pas épargné la politique menée par le gouvernement./ Photo DDM Sébastien Lapeyrère

Jean-Luc Mélenchon n'a pas épargné la politique menée par le gouvernement./ Photo DDM Sébastien Lapeyrère

Devant une salle des Cordeliers comble, Jean-Luc Mélenchon est venu soutenir la liste «L’alternative, le front de g’Auch», conduite par Joëlle Reynaud.

«Notre gauche est bien vivante et nous avons l’ambition de diriger la ville.» À la tribune de la salle des Cordeliers, hier, Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche, a clairement affiché l’objectif de son mouvement : devenir un acteur politique majeur du scrutin municipal à venir.

La tête de liste pour la région Sud-Ouest aux élections européennes a fait étape hier à Auch pour soutenir la liste conduite par Joëlle Reynaud, «L’alternative, le front de g’Auch». Avant de donner la parole à leur «mentor», Joëlle Reynaud et Sophie Buys, une des colistières, ont présenté la composition de leur liste et dressé un état des lieux de la situation économique, sociale et environnementale à Auch. Dénonçant tour à tour, la gestion de l’eau, le centre-ville devenu «un musée pour les touristes» ou encore le déficit de construction de logements sociaux, les deux femmes en appelle au «changement politique».

Sur le même ton, Jean-Luc Mélenchon s’en est pris vivement à la gauche gouvernementale et plus particulièrement à la politique menée par Manuel Valls. «Un homme qui est très populaire chez les gens de droite», tient-il à préciser. L’ancien ministre socialiste, très critique à l’égard de ses anciens camarades du gouvernement, affirme incarner aujourd’hui l’opposition. «On peut être de gauche et être dans l’opposition»,  insiste-t-il. D’abord piquant puis maniant l’humour, Jean-Luc Mélenchon a été ovationné par une salle des Cordeliers comble pour l’occasion. Un engouement qui donnera sans doute un second souffle à la liste menée par Joëlle Reynaud dans cette campagne électorale.


Partager cet article
Repost0
4 octobre 2013 5 04 /10 /octobre /2013 07:54
|    

Quelles alliances à gauche pour les élections municipales ? « Partout où c'est possible, et en particulier dans les grandes villes, comme à Paris, Lyon, Toulouse, Marseille… il faut travailler la construction de listes ouvertes à l’initiative du Front de Gauche », proposent Clémentine AutainJean Jacques BoislaroussieFrançois CalaretIngrid Hayes et Stéphanie Treillet.

 


 

Certains commentateurs médiatiques voudraient imposer un triste décor pour cette rentrée politique et sociale : une mobilisation contre la réforme des retraites déjà enterrée avant même que le débat ait commencé à l’Assemblée, un gouvernement habile à imposer sans heurts des politiques d’austérité et des réformes libérales, tandis que le Front National serait la seule force montante et dynamique à tirer profit de la situation…

C’est oublier que le surgissement de l’imprévu est la seule chose fiable. Prenons la mesure de la rupture en cours : François Hollande, élu pour chasser Sarkozy, s’assume maintenant comme le « président des entreprises ». Ses ministres sont aux petits soins, avec indécence, pour les patrons. Le gouvernement Ayrault est le premier gouvernement de gauche à augmenter la durée de cotisation pour avoir droit à une retraite, à la suite de Balladur et Fillon, et il ose augmenter l’impôt le plus injuste qu’est la TVA alors que, comme les récents travaux de Thomas Piketty le démontrent avec force, les riches n’ont jamais été aussi riches. Une telle situation ne peut rester sans provoquer des chocs et des retours de bâtons ! Aucune avancée réelle dans le domaine de l'écologie. Les mesurettes avancées par François Hollande restent largement symboliques, et ni l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ni le nucléaire ne sont remis en cause.

Les politiques de division, agitées autant par la droite, l’extrême droite que par un Manuel Valls, stigmatisent les étrangers, les Roms, les musulmans… et s’appuient sur la violence sociale, la résignation et le repli sur soi. Mais les capacités de résistance du monde du travail et de la jeunesse restent entières. Les aspirations à une société plus juste, plus égalitaire, plus démocratique sont un moteur puissant de nombreuses résistances qui se mènent au jour le jour dans les entreprises, les quartiers, les écoles, les universités.

Dans cette situation, le Front de gauche ne peut pas rester l’arme au pied, passif, à remuer ses divisions. Il est la deuxième force à gauche dans le pays, une force nouvelle, capable de mobiliser dans la rue et dans les urnes des centaines de milliers d’hommes et de femmes. Les manifestations du 30 septembre et du 5 mai, qui à chaque fois nous ont surpris par leur ampleur, ont démontré que les énergies sont disponibles à gauche. Le Forum du 16 juin pour une alternative à l’austérité a permis de nouer un dialogue avec des forces politiques, sociales, syndicales, écologistes, qui doit se traduire par des initiatives concrètes, populaires, notamment pour refuser l’austérité brutale que le gouvernement Ayrault veut imposer dans le cadre du budget 2014. C’est le chemin pour faire émerger dans le pays une véritable alternative de gauche à ce gouvernement.

Nous faisons le pari que les échéances politiques de 2014 peuvent être une nouvelle étape de la progression du Front de Gauche. Contester l’hégémonie du social libéralisme reste plus que jamais une nécessité. Aux élections européennes, le Front de Gauche, cinq ans après sa création, mesurera le chemin parcouru. Pour les municipales, des discussions sont en cours entre nos composantes et dans les Assemblées citoyennes du Front de Gauche.

L’enjeu des élections municipales est de construire des majorités au service des populations, des majorités qui refusent l’austérité et la logique sociale libérale. Pour cela, nous voulons défendre une alternative à la politique d'austérité du gouvernement et de sa majorité, porter des propositions sociales, écologiques, démocratiques au service de la population, rassembler les forces opposées à la politique qu’il mène, faire barrage à la droite et à l'extrême-droite et combattre l’abstention. Nous pensons que partout où c'est possible, et en particulier dans les grandes villes, comme à Paris, Lyon, Toulouse, Marseille… il faut travailler la construction de listes ouvertes à l’initiative du Front de Gauche, en lien avec les initiatives populaires et citoyennes, pour le premier tour des élections municipales, listes ouvertes aux acteurs du mouvement social et aux forces qui se reconnaissent dans cette démarche, dans le but de changer les rapports de force à gauche. L’existence de telles listes initiées par le Front de Gauche est un enjeu majeur pour donner à celui-ci une visibilité nationale à l’occasion de la première échéance électorale depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande et pour porter des propositions à gauche contre l’austérité et au service des populations. Dans une situation où l’exaspération et la colère ne cessent de croître, le Front de Gauche est un outil incontournable pour proposer une perspective d’espoir et combattre le risque d’abstention.

Nous savons que les situations sont très différentes suivant la taille des communes et les situations politiques locales. Toutefois, quand les conditions peuvent être réunies pour construire un accord, sur les principaux axes d’une vraie politique de gauche, solidaire, démocratique, écologique dans les communes, un refus de se soumettre aux logiques d’austérité, une indépendance vis-à-vis de la politique du gouvernement, il est possible de proposer à des sections locales du Parti socialiste, d’Europe Ecologie, du NPA… de constituer des listes communes. Cela est décisif notamment pour reconduire les municipalités dirigées par le Front de Gauche, comme dans les situations où le FN risque de conquérir des municipalités. Il est nécessaire que la construction des programmes et la dynamique des campagnes de ces listes fassent de la politique l'affaire de toutes et tous.

A l’échelle nationale, et dans la durée, nous avons la responsabilité de surmonter une situation complexe en donnant un nouvel élan au Front de gauche. Il doit être, à travers tous les espaces qu’il a créés – les assemblées citoyennes, les fronts thématiques, le conseil national… – un véritable instrument d’intervention populaire et d’innovation politique.

Construire et rassembler le Front de Gauche pour lui permettre de déployer une dynamique populaire n’a jamais été facile. Nous savons depuis cinq ans que l’unité de nos forces est incontournable. C’est notre oxygène. Alors prenons une grande bouffée, et passons à l’action !

Clémentine Autain (Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique)
Jean Jacques Boislaroussie (les Alternatifs)
François Calaret (Gauche Unitaire)
Ingrid Hayes (Gauche Anticapitaliste)
Stéphanie Treillet (Convergences et Alternative)

Partager cet article
Repost0
24 avril 2013 3 24 /04 /avril /2013 19:16

 

Quinze jours de travail pour le triomphe de la marche du 5 mai

affiche-langoureauDeux farfelus, tête d’œuf en chef, se seraient trompés dans leurs calculs et de là viendrait que tout va de travers dans l’évaluation des politiques d’austérité qui ne seraient finalement pas si indispensables que cela, voir même seraient contre-productives. Tel est le roman que servent à présent les très importants pour crier des alertes aux gouvernements européens qui ont précipité leur pays dans le mur que nous connaissons tous. Nos thèses sur le sujet sont donc officiellement confirmées par nos adversaires. Je doute pourtant qu’ils capitulent sans condition. Non. Tout ira encore plus mal. D’une part parce que rien ne se fera avant un bon moment. Tous les trains lancés vont dans l’autre sens. D’autre part parce que si les politiques d’austérité ne sont pas la réponse au problème posé, le problème reste posé et le capitalisme financiarisé ne sait comment le résoudre. Enfin la politique d’austérité est un moyen de lutte de classe très efficace pour le capital contre le travail, une source de juteux profit, et un formidable outil de puissance géopolitique comme le montre l’usage impérial qu’en fait l’Allemagne contre le reste de l’Europe. En tous cas, nos thèses défendues pendant quatre ans en solitaire dans l’arène politique et sur des marges périlleuse dans le mouvement social et intellectuel sont validées. Cela ne change rien pour nous. Mais cela change tout pour l’adversaire puisque la légitimité de ses politiques est mise en cause. La délégitimation de l’ordre en vigueur est une des conditions initiales qui concourt à l’accélération de la révolution citoyenne.

Les jours qui passent voient la préparation de la marche citoyenne du 5 Mai pour la sixième république, contre l’austérité et la finance vaincre bien des difficultés qui se présentaient à nous, sur le terrain. J’en parle ici pour commencer…

 

Le sens de la marche du 5 mai se précise dans l'action

La préparation du 5 mai prend son envol. Puissant. Plus fort déjà que le niveau du 30 Septembre dernier. Sans doute parce que le contenu de la manifestation recoupe de mieux en mieux la réponse attendue aux évènements du moment. Quoi que veuillent faire croire les solfériniens et la droite, la mobilisation qui s’opère prends tous les contours d’un large arc des forces de la gauche politique et sociale. L’appel des écologistes pour le 5 mai avance vers ses mille signataires. La tribune hostile et maladroite parue dans Libération à l’instigation des proches de Cohn-Bendit nous aura finalement aidés à faire la preuve que nous rassemblions sans a priori ni injonction, là où d’autres voudraient clivages et invectives. En fin de course il apparait que l’influence des actes posés par Eva Joly est mieux en ligne avec la sensibilité moyenne de la mouvance écologiste militante que ceux posé par José Bové et Daniel Cohn-Bendit, quand ils pensent que les vieux ressorts de la haine anti-communiste et anti-républicaine sont déterminants dans les motivations d’action de cette branche de l’écologie politique. En fait, ces deux-là se comportent comme si l’écologie politique était résumé par son rameau Europe Ecologie. En vérité le mouvement est toujours très diffus et visuel_marche_01influent dans de nombreux secteurs qui ne se sentent représentés par personne politiquement, mais qui se positionnent dans des démarches d'objectif ou d’affirmation positive. Ces deux-là gèrent un patrimoine qui n’existe pas, ni là, ni comme ils le croient. En ne nous appropriant pas la marche citoyenne du 5 Mai tout en l’organisant et en la nourrissant de nos efforts, nous avons montré la force d’une méthode ouverte et non politicienne de l’action politique de masse.

L’appel des syndicalistes est aussi un évènement dans son genre. Parce que les intéressés signent en mentionnant leur appartenance syndicale. Ils le font en pensant que cela sert la représentativité de leur organisation dans ce contexte. Et  bien sûr, nul n’imagine que cela nuise à l’indépendance mutuelle de nos partis et syndicats. Cela acte aussi le fait de quels déclenchements d’énergie provoquent les initiatives du Front de Gauche, surtout quand il les place ensuite sous la direction de collectifs ouverts.

D’autres appels sont en cours et contribuent à la mobilisation. J’invite à en suivre le déroulé en se rendant sur le site dédié et en s’inscrivant à la lettre de liaison qui permet à chacun de prendre sa part de travail y compris derrière son ordinateur. A cet instant je veux évoquer encore le texte des économistes. Certes c’est un domaine intellectuel très aigu dans la période. Le document est un compromis. Mais justement c’est cela qui est intéressant. Cette fois-ci encore sous l’impulsion de la jeune génération d’économistes qui orbitent dans l’opposition aux politiques d’austérité, toute une catégorie décisive d’intellectuels surmonte les difficultés évidentes que soulève la diversité de leurs appartenances politiques pour trouver le moyen de se joindre dans la marche pour la sixième république. J’ajoute en pesant mes mots que cela se fait alors même que sont continuellement déversées les accusations et mise ne cause contre moi à qui la marche est attribuée sans cesse, pour en réduire la portée, jusqu’au jour de son succès où naturellement il en ira autrement. Cela veut dire que le ressort de la personnalisation sans cesse retendu par nos adversaires ne percute plus comme ils le croient eux non plus, les intellectuels comme les syndicalistes comme tous ceux qui participent à la mobilisation étant eux-mêmes habitués de longue main désormais à devoir résister dans leurs domaines à ce type de manœuvre et de dénigrements bovins.

Je ressens que l'appel à la marche citoyenne épouse une envie puissante de démonstration de force. Comme une sorte de revanche  face à une droite qui tient la rue depuis des semaines sans que les répliques de gauche ne parviennent à fédérer. La raison est que les difficultés se multiplient sans cesse du fait des reculades du gouvernement dans tous les domaines. Autre chose va venir maintenant nourrir la marche citoyenne. C’est l’utilisation que tous voudront en faire à propos de l’ANI "made in MEDEF". Le vote est en effet reporté au 14 mai. Dès lors, la manifestation du 5 mai venant après celle du1Mai s’inscrit dans la construction du rapport de force contre le Medef. De tous les points de vue possibles, le 5 Mai est une date utile et un outil efficace.

Partager cet article
Repost0
23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 09:55
"Il faut à chaque fois que c'est possible, sans être fou, sans être irresponsable, avoir une liste autonome", estime le co-président du Parti de gauche.

Jean-Luc Mélenchon, sur France 5 capture d'écran France 5

Jean-Luc Mélenchon, sur France 5 capture d'écran France 5

Le co-président du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon a indiqué vendredi 22 mars, escompter pour les élections municipales de 2014 une liste Front de Gauche au premier tour, au moins "dans les grandes villes".

"Il faut à chaque fois que c'est possible, sans être fou, sans être irresponsable, avoir une attitude autonome, une liste autonome du Front de gauche au premier tour, en tout cas dans toutes les grandes villes", a déclaré Jean-Luc Mélenchon en marge du congrès du Parti de gauche à Bordeaux. "En 2014, nous avons pour objectif d'être la première force à gauche et d'obliger le président de la République à changer de politique et de gens qui la mettent en oeuvre", a-t-il ajouté en préambule au congrès, qui selon lui sera porteur d'une ligne, "l'autonomie conquérante", et d'une doctrine, "l'éco-socialisme".

"Les listes autonomes, c'est clair que c'est une difficulté, mais on va arriver à la surmonter", a commenté le leader d'un Parti de gauche en délicatesse avec le Parti communiste, son partenaire du Front. "Dans les grandes villes il faut des listes autonomes, après ce n'est pas la même situation, Paris ou des communes de 1.000 habitants.."

"N'approchez pas, chien enragé !"

Un message clef du congrès, a-t-il dit, sera à usage interne, pour éviter les "ambiguïtés" dans les rapports au PS. "Si ce n'est pas clair, on se le dit maintenant, pas pendant l'élection. Il ne s'agit pas d'être très ferme maintenant, puis à l'idée d'être adjoint au maire, ou vice-président d'un comité, de voir les grands principes commencer à fléchir".

A l'adresse du PS, le candidat à la présidentielle 2012 entend envoyer le message qu'"ils perdent leur temps à essayer de nous intimider, ils perdent leur temps à essayer de nous diviser, et ils perdent aussi leur temps quand ils veulent nous acheter".

Il a fustigé la stratégie PS visant selon lui, à "essayer de diviser le Front de Gauche, ensuite d'isoler le Parti de gauche, en mettant des barbelés autour de nous et disant à tout le monde 'n'approchez pas, chien enragé !'"

Partager cet article
Repost0
20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 18:56

LE MONDE | 16.01.2013 à 16h03Par Raphaëlle Besse Desmoulieres

 

 

 

Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon dans la gare de Lille, le 28 mars 2012.Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon dans la gare de Lille, le 28 mars 2012. | Jean-Claude Coutausse/french-politics pour "Le Monde"

 

Le Front de gauche repart à la bataille. Chose rare, les neuf composantes du rassemblement étaient réunies, mardi 15 janvier, pour parler d'une seule voix de leur nouvelle campagne "L'alternative à l'austérité, c'est possible". Seul absent : Jean-Luc Mélenchon, excusé pour cause de session parlementaire à Strasbourg.

Dénonçant "la politique social-libérale" du gouvernement, le Front de gauche entend montrer que d'autres solutions existent face à la crise. "Les Français n'ont pas voté pour la politique mise en oeuvre depuis six mois, juge Christian Picquet, de la Gauche unitaire. Le gouvernement risque d'engendrer une formidable déception populaire qui fera uniquement le jeu de la droite et de l'extrême droite."

La campagne débutera le 23 janvier par un meeting à Metz (Moselle) avec notamment Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, et M. Mélenchon. La présence du coprésident du Parti de gauche (PG) était encore incertaine en fin de semaine dernière, mais son absence aurait affaibli la portée de l'événement. "Il s'est fait un peu désirer", glisse-t-on dans l'entourage de M. Laurent.

Le lieu n'a pas été choisi au hasard et des sidérurgistes d'ArcelorMittal devraient monter à la tribune. Ce sera donc sur l'emploi que le Front de gauche entamera cette campagne. Avec un nouvel angle d'attaque : "l'accord Medef-CFDT", signé vendredi par trois syndicats et les organisations patronales.

 

"RÉGRESSION SOCIALE"

"Un traquenard" pour M. Mélenchon qui a dénoncé lundi, sur son blog, "une séance de dépeçage d'acquis sociaux "en échange" d'espérances fumeuses". Sur le fond comme sur la forme, le Front de gauche n'en veut pas. "Nous ne laisserons pas transcrire dans la loi des mesures qui sont de fait une régression sociale", prévient M. Laurent, sénateur de Paris.

Autre objectif, rallier un maximum de parlementaires de gauche pour peser sur le débat. Pour M. Laurent, députés et sénateurs PS et EELV "vont devoir expliquer aux syndicalistes pourquoi ils vont légaliser les accords compétitivité emploi" voulus par Nicolas Sarkozy. "Nous serons aux côtés de la CGT et de FO qui ont refusé l'accord", affirme aussi Martine Billard, coprésidente du PG. Même si la manifestation européenne contre l'austérité, organisée par plusieurs syndicats, avait déçu en novembre 2012, M. Laurent en est persuadé : il y aura "des mobilisations syndicales". "Les syndicalistes qui ont assisté à ce qui vient de se passer comprennent extrêmement bien ce que nous disons", veut-il croire.

 

"NOUS SOMMES PORTEURS D'UNE ALTERNATIVE"

"On ne divise pas la gauche", assure également Mme Billard. Pourtant, le fossé ne cesse de se creuser avec le PS, notamment entre communistes et socialistes. "Ce n'est pas un fossé entre le PS et nous, nuance Marie-Pierre Vieu, de la direction du PCF. Mais entre des gens de gauche et la politique gouvernementale."

Fin décembre, la parodie de vœux du PCF, qui rappelait les promesses non tenues du candidat Hollande, avait déjà refroidi les relations. Même si ce clip n'a pas fait l'unanimité en interne – le chef de file des députés PCF, André Chassaigne, explique ainsi ne pas "s'être retrouvé dans cette vidéo" – tous ont jugé la réponse du PS "disproportionnée". "Délirante", confie même M. Laurent.

"Ceux qui veulent nous enfermer dans un rôle d'opposants se trompent, a estimé mardi le secrétaire national du PCF. Nous sommes porteurs d'une alternative." Pas sûr que les socialistes fassent la même analyse lors des négociations pour les municipales de 2014.

 

 

    Partager cet article
    Repost0
    11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 21:00
    Malgré la crise, la rémunération des patrons du CAC 40 progresse encore

    Malgré la crise, la rémunération des grands patrons du CAC 40, qui s'était déjà envolée en 2010, a continué à progresser légèrement en 2011, se maintenant à un niveau élevé par rapport aux autres pays européens, a indiqué mardi le cabinet Proxinvest.

    Cette rémunération --qui regroupe notamment le salaire fixe, les bonus, les actions gratuites, les options et les indemnités de départ versés au dirigeant-- a atteint en moyenne 4,2 millions d'euros l'année dernière contre 4 millions en 2010.

    "L'indice CAC 40 a pourtant sur la même période perdu 17% de sa valeur", relève Loïc Dessaint, directeur associé de Proxinvest, spécialisée dans la gouvernance des entreprises.

    La France se situe à la sixième place en Europe derrière le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Espagne, la Suisse et l'Italie.

    La rémunération moyenne d'un patron du CAC 40 reste toutefois loin de son niveau d'avant crise puisque la moyenne observée était de 5,7 millions en 2006.

    Quatorze dirigeants français ont dépassé en 2011 un plafond établi par Proxinvest de 240 Smic annuel soit actuellement 4,6 millions d'euros.

    Maurice Levy (Publicis) a été l'année dernière le mieux payé (19,6 millions d'euros) grâce notamment au versement anticipé de plusieurs bonus, suivi par Carlos Ghosn (Renault, 13,3 millions d'euros), Bernard Charlès (Dassault Systèmes, 10,9 millions), le patron de LVMH Bernard Arnault (10,8 millions d'euros) et Jean-Paul Agon (L'Oréal, 7,7 millions). Ces rémunérations ne prennent notamment pas en compte les régimes de retraitessupplémentaires."La politique de rémunération des grandes sociétés françaises manque de transparence et est beaucoup trop court-termiste. Il faut absolument étudier la performance d'un dirigeant sur au moins trois années pleines", note Proxinvest. Dans le détail, pour la première fois en 2011 le salaire fixe moyen des dirigeants du CAC 40 a franchi le million d'euros. Les bonus annuels ont pour leur part baissé de 8,6%, mais ils se maintiennent à un niveau élevé (124% du salaire fixe en moyenne).Tous les grands patrons français ne sont pas logés à la même enseigne.

    En moyenne un dirigeant du SBF 80 (peloton des 80 entreprises qui suit les 40 plus grandes capitalisations boursières) est deux fois moins rémunéré qu'un dirigeant du CAC 40 avec 2,06 millions d'euros (contre 2,1 en 2010).

    Partager cet article
    Repost0
    6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 20:57

    "

     Michaël Moglia,militant socialiste de 1989 à 2012, ancien membre de la Direction nationale du PS, je suis Conseiller régional du Nord-Pas de Calais, Président de la Commission "finances, personnel, administration générale et communication".

     

     

    Dans la nuit du 6 au 7 mai dernier, tu étais aux côtés de François Hollande sur l’immense scène installée place de la Bastille. Cette nuit-là, tu as senti l’espérance d’un peuple de gauche venu défier les appels presque unanimes à la résignation. Tu as vu ces dizaines de milliers de Françaises et de Français dont l’enthousiasme était une demande : celle que les Socialistes, revenus au pouvoir, parviennent enfin à changer la vie.

    Je n’étais pas avec vous à Paris. J’ai fêté la victoire auprès de mes camarades dans le Nord. Mais déjà, cher Harlem, je n’y croyais plus beaucoup… Est-ce parce que nous avions déjà trop souvent déçu les nôtres ? Me doutais-je que nous nous apprêtions à le faire de nouveau, peut-être plus rapidement et plus brutalement que jamais ?

    Je suis entré au PS à l’âge de 17 ans. La figure tutélaire de François Mitterrand, le poing et la rose, le combat contre les forces de l’argent, les 110 propositions : jeune militant, je revendiquais fièrement cet héritage.

    Même lorsqu’il s’est éloigné de ses valeurs, j’ai continué de croire mon Parti capable de rénovation. Grâce à notre démocratie interne, la prise en compte des différentes sensibilités, l’écoute mutuelle, la camaraderie (notion aujourd’hui disparue), il me semblait possible d’ancrer à gauche notre ligne politique.

    J’ai la tristesse mais enfin la lucidité, après vingt-trois années de militantisme, dont neuf au sein de la direction nationale du PS, de constater que je me suis trompé. Désormais je comprends à quel point les dirigeants du Parti Socialiste s’accommodent cyniquement d’avoir une aile gauche pesant en moyenne 15% lors des scrutins internes. Des personnalités telles qu’Henri Emmanuelli et Benoît Hamon autrefois, ou telles qu’Emmanuel Maurel aujourd’hui, ont simplement permis de maintenir, en façade tout au moins, l’image d’un vrai parti de gauche. Tel est le rôle d’Arnaud Montebourg au Gouvernement ; tel a été mon rôle dans le Nord. À un parti en pleine dérive idéologique, il fallait ses « idiots utiles ».

    Depuis mai, sous le regard d’une Bastille incrédule, qui avait tant besoin de retrouver la foi dans le progrès social, François Hollande et le Gouvernement n’ont fait que reculer… sous les applaudissements de l’appareil socialiste.

    Te souviens-tu seulement du projet que nous avons porté ensemble ?

    Dès 2010, Benoit Hamon voulait substituer au mythe gentillet et creux de « l’égalité des chances » un retour à l’objectif historique de la gauche : l’égalité réelle entre tous les citoyens. Pour ce faire, il proposait une batterie de mesures sociales et sociétales ambitieuses.

    Bien qu’ayant refusé d’adhérer à ce catalogue de mesure lorsqu’il était candidat aux primaires, François Hollande en avait finalement reprises plusieurs dans son programme présidentiel : le système d’attestations lors des contrôles d’identité, souvent vécus comme discriminatoires, l’encadrement strict des dépassements d’honoraires des médecins, le droit de vote aux étrangers pour les élections locales, la limitation des écarts de salaire de 1 à 20 dans les entreprises publiques. Sur chacun de ces sujets, le Gouvernement de Jean-Marc Ayrault a soit renoncé purement et simplement, soit reporté les réformes sine die, soit affadi leur contenu jusqu’à les rendre inutiles.

    La liste des reculades, des incohérences et des échecs ne s’arrête malheureusement pas là. Le Gouvernement a renoncé à exiger le non-cumul des mandats dès 2012, malgré les engagements pris et signés par l’ensemble des parlementaires socialistes. La loi sur le logement social a été retoquée par le Conseil Constitutionnel pour vice de procédure. On a laissé entendre aux Maires qu’ils seront libres de ne pas appliquer la loi sur le mariage pour tous. La TVA Sarkozy, dite « sociale », décriée à juste titre pendant la campagne électorale, est revenue sous une autre forme à l’occasion de la remise du rapport Gallois. Enfin, on devine que le projet — pourtant central dans le programme de François Hollande — d’une « grande réforme fiscale » ne sera probablement jamais mis en œuvre pendant le quinquennat.

    Certains choix semblent traduire le reniement de nos convictions les plus profondes. Malgré le courage et l’obstination de la Ministre Aurélie Filipetti, le Gouvernement a choisi de diminuer le budget de la culture. Ce serait grave en temps normal ; c’est catastrophique en temps de crise, car je reste persuadé que l’Art est le premier outil de combat — ou d’évasion — lorsque tout va mal.

    La seule ligne directrice du Gouvernement porte un nom : l’austérité. Elle porte aussi un chiffre, comme une prison intellectuelle : 3%.

    La droite n’a jamais tant aimé le PS ; Manuel Valls est plus que jamais sa coqueluche. Elle qui craignait tant François Hollande avant son accession au pouvoir, finirait presque par le trouver exemplaire de courage et de modernité !

    Si nous en sommes là aujourd’hui, c’est par l’enchaînement d’une série de fautes que vous avez commises, main dans la main avec la droite, au sujet de l’Union Européenne. Vous n’avez tiré aucun enseignement de la large victoire du non au traité constitutionnel européen de 2005. Pour moi, ce décalage entre les dirigeants et la base électorale du Parti a été un premier motif d’interrogation et d’embarras.

    Le second a été la promesse faite par François Hollande de renégocier le traité Merkel-Sarkozy. Et quelle renégociation ce fut ! Le Président de la République a trouvé le prétexte d’un « pacte de croissance » indolore et inopérant pour se rallier — ni vu ni connu, pensait-il sûrement — à la « règle d’or ».

    En réalité, dans l’Europe que vous êtes en train de construire, ou dont vous acceptez passivement les règles du jeu, les Etats n’ont pas et n’auront bientôt plus aucune marge de manœuvre.

    Les politiques européennes pèsent sur le budget de l’Etat. Et puisque les collectivités territoriales, privées de leur autonomie fiscale, vivent essentiellement de dotations de l’Etat, elles doivent désormais rogner sur leurs politiques, y compris lorsqu’elles relèvent de l’urgence. Dans les Départements, c’est la santé et le social qui sont touchés. Dans les Régions, c’est l’emploi, la formation.

    Voilà pourquoi, Président de la Commission des Finances du Conseil Régional Nord-Pas de Calais, je ne peux pas cautionner la poursuite annoncée des baisses de dotations d’Etat aux collectivités, après l’avoir dénoncée sans relâche pendant les cinq années de mandat de Nicolas Sarkozy.

    Ayant renoncé à transformer l’économie, les Socialistes pourraient encore se distinguer des libéraux et des conservateurs en s’intéressant à cette « France invisible » — celle que personne ne veut plus voir.

    Cela a été dit et répété : le PS a oublié les ouvriers. Mais pas seulement eux. Au fond, vous partagez le diagnostic de Laurent Wauquiez : un parti de gouvernement doit s’adresser aux « classes moyennes » (car au moins elles votent). Les chômeurs, les précaires, les toxicos, les taulards, les prostitués, les paysans, les mères célibataires, les surendettés, les malades, les psychotiques, les handicapés, les sans-abris : les exclus de tous poils et les onze millions de pauvres qui vivent en France ne comptent pas, ou si peu.

    Il faut d’urgence prendre des mesures fortes et symboliques. En 1981, ce furent les 39 heures, la retraite à 60 ans, la cinquième semaine de congés payés, l’abolition de la peine de mort, l’autorisation des radios libres… Que propose le PS aujourd’hui ? Le droit au mariage pour les couples homosexuels, pudiquement rebaptisé « mariage pour tous », est un pas dans le bon sens. Mais cette mesure seule ne suffira pas à apporter à la France la bouffée d’oxygène dont elle a tant besoin !

    De deux choses l’une. Soit il n’y a qu’une seule politique à mener, que l’on soit de gauche ou de droite, et dans ce cas le PS s’est moqué des Français pendant dix années d’opposition, plus particulièrement pendant une campagne électorale toute entière axée autour de la promesse du changement (« maintenant ! »).

    Ou alors une autre politique est possible, et dans ce cas qu’attendez-vous pour changer de stratégie ? Pour engager un réel dialogue avec les partenaires de gauche et retrouver le « talisman » de l’union, auquel François Mitterrand n’avait jamais renoncé ? Oserez-vous faire ce choix, ou bien donnerez-vous raison à ceux qui ont vu dans la discrète réception d’élus Modem à l’Elysée, il y a quelques jours, l’amorce d’un renversement d’alliance avec le centre-droit ?

    J’ai le regret, cher Harlem, de quitter aujourd’hui le Parti Socialiste. Je le fais avec une grande tristesse mais aussi, en optimiste obstiné, avec l’espoir que vous retrouverez un jour la voie de la raison et le courage d’être de gauche."

    Partager cet article
    Repost0
    23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 16:48

        Oskar Lafontaine est un homme politique allemand, , membre fondateur et ancien coprésident de Die Linke, auparavant adhérent du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) qu'il a présidé de 1995 à 1999.

    A Sarrebruck, le 20 novembre 2012.

    « Nous constatons avec consternation l’usage qui est fait de l’Union Européenne comme outil d’une politique d’austérité généralisée. Elle ne mène nulle part sinon à un désastre auquel aucun pays ne pourra échapper. Cette politique discrédite l’idéal européen en conduisant nos peuples dans l’impasse de la destruction de l’Etat social, la récession économique et l’indifférence écologique. Nous mettons solennellement en garde contre l’incitation aux égoïsmes nationalistes que cette politique cruelle provoque. Nous savons qu’en brutalisant partout les procédures parlementaires pour imposer aux peuples des plans d’ajustement structurels néolibéraux la démocratie elle-même est mise en cause. Imprégnés des leçons de l’histoire de notre vieux continent, nous voulons alerter les consciences en rappelant que la misère sociale, la récession et la compétition généralisée entre les peuples sont toujours des terreaux de guerre et de violence. Cette menace commence en Europe !

    Nous déplorons que la social-démocratie européenne n’oppose plus aucune résistance aux injonctions du capital financier, ses agences de notation, et ses marchés. Nous avons vu Georges Papandréou en Grèce, Zapatero et Socrates en Espagne et au Portugal capituler sans condition. Puis nous avons été stupéfaits de voir le nouveau gouvernement français s’aligner purement et simplement sur les directives du traité rédigé par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Dans ces conditions, pour affronter la destruction sociale de l’Europe et garantir la paix, les salariés doivent construire de nouvelles majorités politiques de gauche et augmenter leur capacité d’initiative citoyenne. Nous connaissons bien la difficulté de mobilisation dans un tel contexte ou la peur du lendemain et la pression du chômage et de la misère paralysent tant de forces ! Nous voyons l’extrême droite progresser partout en Europe. Mais nous voyons aussi nos forces émerger avec vigueur jusqu’au seuil du pouvoir comme en Grèce avec SYRISA. Nous affirmons notre certitude que la chaine austéritaire qui enserre les peuples européens va craquer quelque part dans l’un des pays aujourd’hui martyrisé, comme ce fut le cas après la décennie d’ajustement structurel en Amérique du sud. Une révolution citoyenne s’inscrit comme nécessité en Europe. Le peuple doit pouvoir fixer librement la politique qu’il pense bonne pour lui, sans être soumis à des procédures de contrôle préalable non démocratiques et des punitions, comme ceux qu’imposent les nouveaux traités européens. Cette exigence se vérifie dans bien des endroits dans le monde. Elle a donné lieu a des changements profonds en Amérique du sud et au Maghreb. Nulle part ils n’ont pris leur forme définitive. Mais partout ils expriment une puissante aspiration pour la démocratie sociale et politique. C’est pourquoi nous avons décidé d’unir notre action personnelle pour construire, avec les progressistes qui le veulent sur les cinq continents, un cadre commun de rencontre et de propositions, un Forum Mondial de la révolution citoyenne. Nous voyons avec espoir la Confédération Européenne des Syndicats (CES) organiser l’action de résistance des salariés. Nous saluons le travail du Parti de La Gauche européenne pour soutenir la coopération active des partis de la nouvelle gauche européenne dans la lutte des peuples. Nous affirmons notre confiance dans notre capacité, le moment venu à diriger les nouveaux gouvernements progressistes qui sont nécessaires pour changer le cours de l’histoire et éviter la catastrophe ! Nous appelons toutes les consciences progressistes à entrer dans ce combat. »

    Partager cet article
    Repost0
    16 septembre 2012 7 16 /09 /septembre /2012 19:47
    Le peuple de gauche crie son impatience à la Fête de l'Huma
     
    Nouvel Observateur

    par Gérard Bon

    LA COURNEUVE, Seine-Saint-Denis (Reuters) - Les communistes et leurs alliés du Front de gauche ont profité de la fête de l'Humanité, ce week-end près de Paris, pour donner de la voix contre la politique d'austérité du gouvernement socialiste et le traité budgétaire européen.

    Signe de leur combativité, une marche contre les licenciements a été organisée samedi après-midi dans les allées de ce rendez-vous politique et festif annuel, où sont attendues plus de 500.000 personnes jusqu'à dimanche soir.

    Des salariés d'une trentaine d'"entreprises en lutte" -PSA, Fralib, Petroplus ou encore Carrefour- ont pris la tête de la manifestation jusqu'à la grande scène de la fête.

    Auparavant, les représentants des autres partis de gauche, en particulier du Parti socialiste, avaient pu mesurer dans les stands l'impatience du "peuple de gauche" déçu par les premiers mois de la présidence de François Hollande.

    Harlem Désir, le futur dirigeant du PS assurant jusqu'en octobre l'intérim de Martine Aubry, qui a quitté vendredi son poste de première secrétaire, a brillé par son absence.

    Mais le PS a dépêché à La Courneuve son futur numéro deux, Guillaume Bachelay, et son porte-parole, David Assouline, lequel a justifié l'absence d'Harlem Désir par la préparation de sa tournée auprès des militants socialistes.

    "Nous sommes là au plus haut niveau, il n'y a pas de problème politique", a-t-il assuré aux journalistes.

    Guillaume Bachelay a appelé ses partenaires du Front de gauche à la solidarité au moment où le gouvernement doit affronter la crise.

    "Pour que la gauche soit durable, il faut qu'elle soit solidaire. Les coups, c'est contre la crise, la droite et l'extrême-droite qu'il faut les donner", a-t-il dit à Reuters.

    Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, avait auparavant appelé l'exécutif à être "à la hauteur des urgences et des attentes sociales" et les électeurs de gauche à "ne rien lâcher".

    "Ne vous laissez pas voler la victoire", a-t-il lancé lors d'un débat au stand du Front de gauche.

    Pour le dirigeant communiste, François Hollande et le gouvernement ont fait une "erreur de diagnostic" en décidant un effort budgétaire de 30 milliards d'euros qui ne fera, selon lui, qu'aggraver la crise.

    LE PATRON DU PCF VEUT S'IMPOSER

    La fête de l'Humanité est "un tremplin pour obtenir le changement", a-t-il insisté, alors que la gauche radicale, qui avait appelé à battre l'ex-président Nicolas Sarkozy, juge que François Hollande, trop timoré, ne penche pas assez à gauche.

    Le président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, accuse pour sa part le gouvernement de "naïveté et tendresse" vis-à-vis du Medef. Le syndicat patronal est devenu selon lui le "véritable état-major de notre pays".

    Le rassemblement de La Courneuve se veut aussi la caisse de résonance des opposants de gauche au traité budgétaire européen, synonyme à leurs yeux d'austérité, en prélude à la marche prévue le 30 septembre à Paris par la gauche antilibérale.

    Jean-Luc Mélenchon, qui a repris du service pour l'occasion, promet de faire du 30 septembre un "grand rendez-vous politique du pays" comparable à celui de la Bastille, qui avait vu en mars dernier plus de 80.000 personnes se mobiliser derrière sa candidature à l'élection présidentielle.

    Alors que la droite s'apprête à appuyer la ratification du texte examiné à partir du 2 octobre par le Parlement, ce pacte budgétaire européen négocié par Nicolas Sarkozy et aujourd'hui porté par le gouvernement socialiste divise profondément la gauche.

    Le Front de gauche mais aussi plusieurs élus de l'aile gauche du PS et d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ont annoncé qu'ils voteraient contre, poussant le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à rappeler la majorité à l'ordre.

    La fête de l'Humanité est également l'occasion pour Pierre Laurent, éclipsé par l'extrême médiatisation de Jean-Luc Mélenchon lors de la présidentielle, de tenter de reprendre l'ascendant.

    Pour conforter sa stature, le secrétaire national fera son entrée le 20 septembre au Sénat, en remplacement de Nicole Borvo Cohen-Seat, démissionnaire.

    Samedi, Jean-Luc Mélenchon a accusé une nouvelle fois la presse de chercher à "faire croire qu'il y a des problèmes d'ego" entre Pierre Laurent et lui-même.

    "Nous sommes des militants, nous n'aspirons à rien d'autre. Nous sommes des éclaireurs, nous ne sommes pas des chefs", a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec des militants.

    "J'ai eu l'honneur d'être le candidat du Front de gauche à la présidentielle. Et maintenant quel est mon rôle ? Je suis votre patrimoine commun."

    Edité par Emmanuel Jarry

    Partager cet article
    Repost0
    4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 18:31

    virons-le011.jpg

    Partager cet article
    Repost0