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16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 19:27
 


La petite phrase a fait mouche. C’est le propre des formules qui claquent et qui visent juste. En qualifiant François Hollande de « capitaine de pédalo en temps de tempête » dans un entretien au Journal du Dimanche où il dit par ailleurs une foule d’autres choses, Jean-Luc Mélenchon a entraîné une salve de réactions. Celles de plusieurs dirigeants socialistes qui, de Moscovici à Montebourg se sont empressés de répliquer, valent leur pesant d’or. Jouant les vierges effarouchées, les voilà qui s’indignent.
C’est un peu le monde à l’envers. Pendant des mois, le Front de Gauche et Jean-Luc Mélenchon ont subi des attaques d’une violence inouïe, notamment de la part de Manuel Valls qui le qualifiait de « pire que Le Pen ». Il faut croire que l’insulte lui a valu promotion puisqu’il occupera, paraît-il, un rôle central dans la campagne du candidat socialiste. Ceux qui, à l’époque n’ont rien trouvé à y redire, poussent aujourd’hui des cris d’orfraie au moindre haussement de ton. Tout cela a quelque chose de risible tant l’indignation paraît surjouée. Elle l’est d’autant plus qu’en matière de petites phrases assassines, François Hollande n’a jamais été en reste. Jusqu’à ce qu’il décide, il est vrai, de devenir triste pour faire sérieux…
Disons le clairement : la gauche ne pourra éternellement fuir le débat de fond sur la crise et les solutions pour en sortir. Cela fait des semaines que nous avons proposé au candidat socialiste de débattre publiquement de ces questions cruciales. Les jours passent, et la réponse tarde à venir. Il semble s’être mis en mode silencieux. Il est vrai que la situation européenne a de quoi le mettre mal à l’aise. Ses petits camarades des pays voisins ne l’aident pas. Pas plus les socialistes grecs assis aux bancs du même gouvernement que l’extrême-droite, que ceux d’Italie qui applaudissent à tout rompre le fameux gouvernement de « techniciens » à la solde des financiers qui s’est juré de couper dans toutes les dépenses publiques. Est-ce cela la gauche que nous voulons ? A l’évidence, il y a matière à débat. Ces questions, on les esquive ou on les affronte. Nous avons l’ambition de faire gagner la gauche. C’est précisément pour cela que nous ne voulons pas que la gauche se laisse aller à cette pente-là. C’est ce qu’a dit Jean-Luc Mélenchon. Et il a mille fois raison.

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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 21:52

Encore un mauvais coup des agences de notation :

Licenciements massifs à PSA

Communiqué du 15/11/2011

Voilà une information indispensable pour comprendre ce qui se passe à PSA.

Il y a une semaine, Moody’s menaçait de baisser la note de PSA.  Résultat : alors que les bénéfices de l’entreprise progressent de 18% au premier semestre 2011, le patron jette à la rue des milliers de travailleurs pour « rassurer les marchés ».

Ainsi donc la finance commande les gouvernements et les entreprises. Les agences de notations sont leurs chiens de garde. Il est temps de rassurer les productifs en empêchant les financiers de continuer à nuire.

 

 

J.L. Mélenchon:

 

Donc, comme vous le savez, « Le Journal du Dimanche » m’a proposé un entretien et nous l’avons eu jeudi dernier. Si je choisis de le reproduire ici c’est pour que chacun dispose de l’intégralité de mes propos et non leur résumé, parfois réduit à une seule formule. Je pense que son contenu intégral éclaire bien le points où nous voici rendus. Le refus de François Hollande d’accepter l’offre publique de débat que je lui ai faite au nom du Front de Gauche, signale un état d’esprit spécialement arrogant. Les Verts Europe écologie l’acceptent. Pas nous. Cécile Duflot, au journal de 20 heures de France 2, a déclaré ce qu’elle attendait de François Hollande « homme d’ouverture et de rassemblement ». Ce n’est pas mon avis à son sujet. Et au Front de gauche, nous ne reconnaissons aucun rôle central au PS, ni aucune qualité personnelle particulière à son candidat qui le placerait au-dessus des autres. Pour nous, un sondage n’est pas un programme ni une raison de voter. Plus profondément, nous combattons l’archaïsme de la vision de l’UMP et du PS crispés dans l’espoir de ressusciter l’ancien monde qu’ils dirigeaient en alternance. Ce monde-là est fini. Il ne reviendra pas. Le maintenir est déjà un exploit qui coûtera de plus en plus cher, non seulement sur le plan social mais aussi sur celui de la démocratie comme on vient de le voir en Grèce.

Question JDD : Le nouveau plan de rigueur de François Fillon vise à compenser la diminution de la croissance…Vous en pensez-quoi.

JLM : « Il prépare une économie de cimetière. Seuls les morts pourront vivre à l’aise dans ce pays puisqu’ils n’ont besoin de rien. C’est un contresens économique. L’austérité réduira l’activité, les rentrées fiscales baisseront et les déficits augmenteront. Toute l’Europe s’y met ! Partout les résultats sont pitoyables. Voyez aussi le déni de démocratie ! L’Assemblée vote un budget et le lendemain le chef de l’Etat change le chiffre qui a servi à calibrer ce budget ! Enfin c’est un contresens politique. Il commence la danse de saint Guy de l’austérité. Cette agitation pour satisfaire les agences de notation déchaine les requins de la finance. Tout cela nous mène au désastre. Nous sommes en danger. Mais si l’Italie tombe, si l’Espagne entre en turbulence, le système implosera avant. Fillon prétend rassurer les marchés. Moi, je veux rassurer les salariés et les entreprises avec la relance de l’activité. »

JDD : La dette publique était de 21.2 % du PIB en 1978 et de 82.3 % en 2010. Est-ce que cela vous préoccupe ?

JLM : « Ce n’est pas la dette qui est inquiétante. Les titres de la dette en France ont une durée moyenne de sept ans et trente et un jours. Dans ce délai, la France produira 14.000 milliards d’euros. Et nous devons aujourd’hui 1840 milliards d’euros. C'est-à-dire 12.5% du total. Le déficit est insoluble parce qu’on a diminué les recettes. Il faut taxer beaucoup plus sérieusement les revenus du capital – à hauteur de ceux du travail- et taxer davantage les bénéfices des grandes entreprises que les petites. »

JDD : La France doit-elle payer toute sa dette ?

JLM : « Ceux qui veulent nous faire rembourser rubis sur l’ongle nous prêtent toujours plus cher. Il faut rendre les coups. Il est donc normal qu’on s’intéresse au contenu de la dette. J’appuie le mouvement qui s’interroge sur sa légitimité et demande un audit. »

JDD : Les mesures prises récemment suffiront-elles à éviter à la France ce qui arrive à l’Italie ?

JLM : « Non. Il y avait une mesure efficace : que la BCE prête directement aux Etats à 1,25% comme elle le fait aux banques privées qui, elles, prêtent ensuite à 18% à la Grèce. Coupons ce circuit ! Permettons l’emprunt direct. La spéculation serait immédiatement étouffée. Ma thèse était isolée, puis elle s’est élargie au point que le Président de la République en a présenté une version baroque : transformer le FESF en banque. Il y a eu un bras de fer entre la France et l’Allemagne. Sarkozy a capitulé. Il a fait pschitt devant Madame Merkel ! »

JDD : Cette « saison des tempêtes », comme vous l’appelez, peut-elle bénéficier à Nicolas Sarkozy ?

JLM : « Je n’ai jamais cru qu’il était battu d’avance. Je vois bien qu’il joue beaucoup de la dramatisation et de la peur pour se présenter en champion capable de tenir la barre. Il peut être cru si ses opposants ont petite mine. Or que voyons-nous ? Nicolas Sarkozy est pour la rigueur et François Hollande est pour « donner un sens à la rigueur ». La rigueur ou la rigueur ? Quelle différence ! Mon travail est de dire : nous, on peut faire tout autrement. »  

JDD : Pour régler la crise, vous mettez dans le même camp François Hollande et Nicolas Sarkozy ?

JLM : « Ils ont la même analyse de la crise. Hollande et Sarkozy sont deux hommes d’un autre temps. Ils ne voient pas la faillite du système. Je représente dans cette discussion une autre cohérence. Le Front de gauche propose un programme de relance de l’activité. Il y a des outils dedans : le salaire maximum, le SMIC à 1700 euros, la planification écologique. Nous visons une double rupture : avec le capitalisme et avec le productivisme. C’est un programme qui coûte mais qui rapporte aussi de nouvelles recettes. Je voudrais en débattre avec François Hollande. Il ne répond pas. Quel mépris ! »

JDD : A vous écouter, Hollande élu serait le Papandréou français ?

JLM : « C’est sa pente ! Notez encore son silence quand la droite et l’extrême-droite entrent au gouvernement grec ! Ici, la ligne de Hollande est incapable de rassembler une majorité populaire pour battre Nicolas Sarkozy. La vraie bataille est de savoir si le peuple français veut tourner la page de ce modèle économique. Les Français seront-ils capables de surmonter la peur et le carcan idéologique dans lequel le duo Sarkozy-Hollande les enferme ? »

JDD : Vous considérez François Hollande comme plus proche de François Bayrou que de vous ?

JLM : « Aujourd’hui ? Oui, je le vois bien. Certes, je ne mets pas un signe égal entre lui et Bayrou ou Sarkozy. Mais l’un des enjeux est de savoir où les français placent le curseur contre Sarkozy. Plutôt du côté de Bayrou ou avec le Front de Gauche ? C’est l’un ou l’autre. Les électeurs socialistes vont devoir trancher cette question aussi. C’est un des enjeux du premier tour à gauche. »

JDD : La ligne de Hollande que vous qualifiez de « sociale-centriste » est-elle conciliable avec la vôtre ?

JLM : « C’est une autre paire de manches. C’est avec François Hollande à sa tête que le PS s’est aligné sur le Parti Socialiste Européen et le « Oui » à l’Europe libérale. Il enrobe de bons mots et de petites blagues une obstination sociale-libérale depuis ses textes de 1983. Pourtant la gauche gagne les élections quand elle est sur une ligne de gauche et elle les perd quand elle est sur une ligne centriste. A présent, à gauche, pourquoi choisir pour entrer dans la saison des tempêtes, un capitaine de pédalo comme Hollande ? Je suis candidat pour que la gauche l’emporte mais pour changer pour de bon l’avenir. »

JDD : Vous êtes personnellement favorable à la sortie du nucléaire. De quel œil regardez-vous les négociations sur ce sujet entre le PS et EELV ?

JLM : « Tout cela est déplorable. D’un côté François Hollande décide tout seul qu’il continue le nucléaire. De l’autre côté, des gens catégoriques disent « il faut sortir du nucléaire ». Puis on s’aperçoit qu’ils échangent des centrales nucléaires contre des circonscriptions. Tout cela sent beaucoup la carabistouille. Il faut proposer un objectif commun au pays : sortir des énergies carbonées. Et donner la décision sur le nucléaire au peuple après un débat approfondi : un référendum ! »  

JDD : Vous vous entendez mieux avec EELV qu’avec le PS ? JLM : « Souvent ! Avec les Verts, il y a une influence mutuelle. Nombre sont devenus anticapitalistes. C’est eux qui ont ouvert le chemin de l’écologie politique en France et ils nous ont contaminés. Souvent on s’aperçoit que les Verts sont plus proches de nous que du Parti Socialiste. Beaucoup aussi sont pour une rupture avec le modèle dominant. »

 

JDD : Le patron d'EDF, Henri Proglio, estime que la sortie du  nucléaire menace un million d'emplois. Que lui répondez-vous ?

JLM : « Un homme aussi intelligent devrait s’interdire des arguments aussi rustiques.La sortie du nucléaire créera aussi de l’emploi. Mais la première question est celle de la dangerosité. L’attitude de Monsieur Proglio est obscurantiste. Au lieu de faire réfléchir, il fait peur. Si les anti-nucléaires ont raison, va-t-on payer d’un million d’emplois la dévastation de notre pays ? » 

Ce débat sur l’énergie en général et sur le nucléaire en particulier ne peut être contourné. Il ne doit pas l’être. C’est le grand sujet du siècle qui commence. Avec sept milliards d’êtres humains la question des biens communs vitaux comme l’énergie et l’eau sont des questions centrales desquelles dépendront toutes les autres. Mes amis ne lâchent pas prise. Je vous recommande un tour sur le blog de Corinne Morel-Darleux qui est secrétaire nationale du Parti de Gauche chargée des luttes écologistes. Elle y présente la tribune qu’elle a proposée à Politis et qui concentre son argumentaire sur le thème du référendum. J’en reproduis la conclusion. « Nous ne sommes pas les seuls au Front de Gauche à défendre cette option. L'appel d'Agir pour l'Environnement pour un référendum sur le nucléaire a recueilli 26.000 signatures, dont celles de C. Lepage, D. Baupin, M. Rivasi ou encore P. Mérieu. Et en mai dernier E. Joly, D. Cohn Bendit, N. Hulot et J. Bové écrivaient dans Le Monde : « Un référendum, c'est la légitimité d'un débat citoyen qui permet de faire descendre la discussion dans les familles, les cafés, la rue – au lieu de laisser les experts ministériels et les lobbies dans un dialogue plus ou moins médiatisé. (…) Ce référendum doit figurer en priorité dans tout accord final. (…) Sur des sujets autrement plus graves et dangereux que l'identité nationale, il serait bon pour une fois de donner voix à l'expression souveraine et directe des électeurs. » Le projet d’une telle consultation nous ramène à l’idée que l’on se fait du type d’avenir que nous voulons. La désintoxication des valeurs et comportements hérités à la fois du modèle libéral et de la monarchie quinquennale ne se règle pas d’un coup de baguette magique par un vote aux élections présidentielles. Le mouvement d’autonomisation des citoyens et de renouveau de l’esprit civique ne peut résulter que d’une pratique effective du retour régulier devant les urnes de la décision collective.

 

 

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 21:16
Lefebvre fait un petit cadeau aux riches en douce

Mots clés : TVA, régression sociale, frédéric lefebvre,

Ce n’est déjà pas comme si le dernier plan de rigueur de Fillon ne frappait pas suffisamment les foyers français… Mais il fallait qu’en plus, les plus riches se voient exemptés de leur petite taxe sur les suites de luxe.

Dans la série on assume l’injustice et on se couche devant les lobbys, Frédéric Lefebvre vient de promettre aux représentants des hôtels de luxe d’annuler la taxounette sur les nuités à plus de 200 euros ; mesure du premier plan Fillon. Ce n’étaient que 2 pauvres pourcents, mais au moins, tout superficiel qu’il fut, ce prélèvement ne transpirait pas l’injustice sociale. La raison de cette marche-arrière ? Les hôtels seront eux aussi assujettis à la hausse de la TVA, de 5,5 à 7 %.

Les hôtels de luxes se sont donc sentis doublement frappés et n’ont pas tardé à réclamer une entrevue au secrétaire d'Etat au Commerce, à l'artisanat, aux PME et au Tourisme, Frédéric Lefebvre. A son terme, un communiqué satisfait des hôteliers nous apprend donc que le secrétaire d’Etat y "a affirmé que la taxe de 2% sur les nuitées d'hôtel de haut et moyen de gamme serait retirée

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 21:00
Au-dessus de 320 000 € je prends tout !
J-L Mélenchon



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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 21:15

nov 11 10

Berlusconi, Hollande, assemblée citoyenne et écoutes collectives
 

J’ai été tenu de nouveau à distance du clavier par maints rendez-vous de tous côtés. J’y reviens pour marquer le coup du nouveau plan d’austérité, début de la danse de saint Guy des gouvernements affolés. Puis, je parle assez longuement de la campagne qui me dévore pour donner mon coup d’œil et mes conseils.

Le plan d’austérité de François Fillon est une erreur en tous points. Erreur économique. L’activité va se ralentir. Donc les rentrées fiscales vont décroitre et le déficit augmenter. Tout le monde va souffrir, pour rien. Comme les grecs. Quelle est la cause de deuxième plan de restriction ? C’est le premier plan d’austérité de cet été. A cause de lui et de ses petits frères dans tous les autres pays d’Europe, l’activité a décru. Etc… Deuxième erreur : le budget est à peine voté que le président de la République annule l’hypothèse économique sur laquelle il était construit. Et le premier ministre annonce un plan qui remet en cause toute la construction budgétaire précédente. La démocratie parlementaire n’en finit plus d’être piétinée. Les allemands ont obtenu un débat parlementaire et un vote sur le plan issu du sommet européen. Les français rien. Ni avant ni pendant ni après. Ni ensuite. Troisième erreur, politique. La danse de saint Guy des gouvernements qui prennent des mesures pour « rassurer les marchés » alerte les grands squales de la finance attirés par la bête malade qui se débat. Le tour des grandes puissances économiques de l’union européenne est venu après la série des essais sur les économies de second rang comme celle de l’Irlande, la Grèce et le Portugal.  La France, après l’Espagne et l’Italie est désormais dans la ligne de mire. Le plan Fillon en est l’aveu ! Donc la spirale est amorcée. La catastrophe est en vue.

Consternante chute de deux premiers ministres en Grèce et en Italie. On ne les regrette pas. Mais leur chute se fait d’une façon qui est glaçante ! Les « marchés » sont ouvertement plus forts que toute structure et institution politique. Dans le cas de Berlusconi, l’éditorial du journal « le monde » leur en donne acte comme d’un exploit dont « la gauche n’a pas été capable ». Etrange satisfecit. Mais la leçon se lit vite : à quoi bon une opposition si les marchés suffisent ? A quoi bon la démocratie ? Vous verrez bientôt comment les tenants de la « seule politique possible » ne se contenteront plus d’accompagner les coups de force de la finance, ni même de les justifier. Ils les appelleront ! La dérive autoritaire de l’Europe, son habituel mépris pour les votes populaires va devenir une culture politique banalisée pour la cohorte des satisfaits de droite et de la gauche social centriste. La nomination du nouveau premier ministre grec fait gagner un pari à l’un de mes proches camarades. En effet il annonçait que le tour d’un ministre « technicien », « économiste reconnu » arriverait désormais très vite en Grèce. Comment le savait-il ? Simple. Cet épisode a déjà eu lieu dans tous les pays occupés par le FMI. C’est un classique. Comme vous le voyez rien de ce qui se passe ne comporte de surprise. La suite n’en comportera pas davantage. Seul le rythme des évènements est imprévisible. Pas leur contenu. Amusons nous de constater que si la banque centrale européenne ne prête pas directement aux Etats de l’Union, elle leur prête gratuitement ses membres pour être gouverné. Les socialistes grecs gouvernent avec la droite et l’extrême droite. Ou sont les protestations des Hollande et compagnie ? L’ami de Zapatero n’a pas de raison de protester. Il est d’accord. Son silence indique qu’il ferait sans doute de même le cas échéant. Ses amis du Parti Socialiste Européen ne lui laisserait pas davantage de choix qu’ils ne l’ont fait avec Papandréou à qui ils ont fait remballer son référendum et quitter le pouvoir.

Je reviens encore un instant à la Grèce. Pour montrer une des absurdités auxquelles conduisent les montages et usines a gaz inventés pour protéger avant toute chose le cœur du système financier. Depuis des mois, le gouvernement privatise à tour de bras et à vil prix. Le dernier sommet de la zone euro a demandé au gouvernement grec de trouver encore 15 milliards d'euros et de mener fermement le plan de privatisations. Pour mémoire, en juin dernier, le gouvernement grec s'était engagé à vendre ses participations dans la Banque postale fin 2011 et dans la Banque agricole en 2012. Changement de consigne. Si tout doit être privatisé, ce ne sera pas le cas des banques. A l’inverse, le gouvernement grec est mis dans l’obligation de nationaliser les banques qui ne le sont pas ! Papandréou l'avait annoncé au lendemain du sommet : "Il est très probable qu'une partie importante des actions des banques passera sous le contrôle de l'Etat". Car les banques grecs sont les plus « exposées » à la dette grecque. C'est normal. Elles détiennent 44 milliards d'euros d'obligations de l’Etat. Avec la décote de 50% sur la dette du pays, l'autorité bancaire européenne estime qu'elles auront besoin de 30 milliards d'euros pour se recapitaliser. Donc le gouvernement va les nationaliser pour éponger lui-même la somme manquante. Mais il n’a pas cette somme, bien sûr. Il l’empruntera. Vous avez bien compris, le gouvernement grec privatise pour payer sa dette aux banques. Mais pour sauver ses banques il les nationalise. Donc en annulant une partie de sa dette, le gouvernement grec va augmenter sa dette ! L’absurde stupidité de ce système ne s’arrête pas là. La logique du libéralisme est implacable: privatiser les profits et socialiser les pertes. Georges Papandréou ne s'en est pas caché : "Après une restructuration, nous les remettrons sur le marché, comme d'autres pays l'ont fait. C'est une procédure normale et il n'y a aucune raison d'en avoir peur." Encore une fois, l'Etat va payer pour les erreurs du privés puis rendre au privé pour qu'ils puissent recommencer à se gaver. Jusqu'à la prochaine crise. C’est très bientôt.
 
La campagne présidentielle du Front de Gauche va son chemin. Au galop. Mes journées ne désemplissent pas. Les équipes au travail « central » sont attelées soir et matin. J’y trouve la dose habituelle de réconfort militant et de problèmes. Côté réconfort le dévouement sans bornes de tous, chacun à son poste. Au siège de campagne l’ambiance est cependant glaciale. Le chauffage est en panne ! Que faire ? Des camarades travaillent avec une couverture sur le dos, tout le monde est en gros pull et écharpe. Le système électrique saute à intervalle régulier. Impossible de brancher les radiateurs. Ça passera. On serre les dents. J’ai attrapé un coup de froid. Je ne suis pas le seul. Les tours de garde nocturnes sont assurés. Les activités ont lieu. Les rendez-vous se tiennent. François Delapierre pilote ce qui peut l’être comme directeur de campagne et tache d’aider le foisonnement des efforts à rester cohérent.  De tous côtés me viennent des récits de moments de fraternité, des fous rires et des prises de tête. La campagne est une aventure humaine. La vie des femmes et des hommes qui militent campe sur un rivage agité. De là on peut voir monter les eaux de la passion des français pour la politique.

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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 08:28

              Sans surprise, l'austérité va se poursuivre pour les classes populaires et les classes moyennes pendant que les rentiers et les grandes entreprises se verront ponctionnées de façon homéopathique.

Car contrairement au discours de François Fillon, l’effort ne sera pas partagé. Les ménages seront les plus touchés par :

·       l’augmentation de la TVA beaucoup moins indolore que ne le dit le gouvernement qui n'avait indiqué qu'exclure les produits alimentaires de première nécessité et s'est senti obligé de préciser dans un communiqué que finalement les abonnements EDF et GDF se seraient pas concernés. Mais en plus de l'hôtellerie-restauration et des travaux de rénovation, de nombreux services le seront dont les transports de voyageurs, mais aussi tout ce qui relève du secteur culturel (livres, musées, théâtres) etc.

·       la baisse des allocations familiales et des allocations logement puisqu'elles seront moins réévaluées que l'inflation

·       l’augmentation de fait de l’impôt sur le revenu puisque le seuil de déclenchement ne sera pas rehaussé du niveau de l'inflation

·       des coupes supplémentaires dans le budget de la santé à hauteur de 700 millions d'euros mais dont nous n'aurons le détail que dans 15 jours

·       le report du droit à prendre sa retraite à partir de 62 ans est avancé à 2017 au lieu de 2018

À côté, les entreprises participeront peu à cette cure d’austérité puisque les allègements de cotisations patronales sur les bas salaires et les exonérations des heures supplémentaires sont maintenus. Et pour que la taxation supplémentaire sur les grandes entreprises soit efficace, il faudrait commencer à s'attaquer à tous les dispositifs d'échappement à l'impôt qui fait par exemple que Total ne paie pas un centime d'impôt en France.

Au lieu de s’en prendre à toutes les exonérations et tous les cadeaux fiscaux accumulés depuis 2002, le gouvernement de Nicolas Sarkozy fait payer la crise au peuple et fait courir un grave danger de récession à notre pays.

La soi-disante mesure symbolique de gel des rémunérations des ministres et du président est du pipeau puisque leurs indemnités sont alignées sur la grille de la Fonction Publique qui a été gelée pour 2 ans. Par contre la diminution du financement des partis politiques est bien réelle. Un peu de populisme ne fait jamais de mal ! De toute façon l'UMP saura bien trouver des financements privés sous forme de multiplication de dons à 7500 euros.

François Fillon a annoncé que 2012 marquera la poursuite des attaques contre les salaires et les protections sociales. Le comble est que les marchés, dont la droite comme le PS cherche tant l'onction, ne sont même pas satisfaits : ils considèrent que cela ne suffit pas et qu'au mieux cela permettra de tenir jusqu'à la présidentielle. Mais après tout, c'est tout ce qui importe à Nicolas Sarkozy : se faire réélire pour 5 ans pour avoir les mains libres pour continuer à casser les protections sociales, faire baisser les salaires, repousser encore plus l'âge de la retraite, privatiser tout ce qui ne l'a pas encore été.

Et pour le contrer, ce n'est pas de normalité, de tiédeur dont on a besoin. C'est d'une force décidée à faire respecter la justice sociale par une autre répartition des richesses, et pour cela il y a le Front de Gauche.

Martine Billard, co-présidente du PG

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 21:33
nov 11 07
 
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Lundi 7 novembre, Jean-Luc Mélenchon était l'invité du journal de la mi-journée présenté par Elise Lucet sur France 2. Après les déclarations du premier ministre François Fillon, détaillant de nouvelles mesures d'austérité et de rigueur, celles de François Hollande voulant donner "du sens à la rigueur", le candidat du Front de Gauche avance ses propositions de relance de l'activité et de planification écologique.

Cliquez et écoutez!!!
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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 00:38
47) Les sondages 2012 sont redressés « par le souvenir de vote à l’élection présidentielle de 2007 » Commission nationale des sondages (Le Front de Gauche n'existait pas aux dernières présidentielles. Il voit son score diminué en fonction du score de M.G.Buffet: moins de deux pour cent)

Pour accéder à cet article 48, cliquer sur le titre ci-dessus.

46) Mélenchon entre 12 et 13% pour l’institut EPOC

« Contrairement aux autres instituts de sondages, ELECTION POLITIQUE CITOYEN ne procède à aucun redressement par comparaison des élections précédentes. Les résultats sont donc différents, mais peut-être plus réalistes ?, que ceux qui sont largement diffusés dans la presse. Le premier enseignement de notre sondage est que Nicolas Sarkozy, Président sortant, obtient systématiquement la première place au 1er tour oscillant entre 21% et 21.5% des voix quel que soit son opposant socialiste. Ce score rappelle celui du Président Chirac à l’issu de son premier mandat et ne semble pas si maladroitement mal calculé au regard de la popularité actuelle du Président Sarkozy. Face à lui, le candidat socialiste, loin des 30% en moyenne pour les autres instituts de sondages, reste stable à 18% ou 18.5% et est finalement comparable à un score classique d’un socialiste, aujourd’hui, au premier tour d’une présidentielle.

Marine Le Pen n’élimine pas Nicolas Sarkozy ou l’un des socialistes et se garde une troisième place honorable en recueillant finalement ce que son père arrive à attirer sur son nom hors année néfaste pour le Front National comme ce fut le cas en 2007. Finalement, Marine reste sur une logique de 16.5% à 17% des voix. Score important mais pas au-delà de ce que son père avait fait en 2002.

La surprise de ce sondage comme des précédents reste le score très élevé de Jean-Luc Mélenchon. Même si les représentants du PG et du PCF représentent 8.5% des participants au sondage, le candidat du Front de gauche, quel que soit le candidat PS, obtient 12.5% à 13% des intentions de vote. Selon que le candidat soit Martine Aubry, François Hollande ou Ségolène Royal, Jean-Luc Mélenchon attire 2% à 12% des sympathisants socialistes. »

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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 22:16
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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 21:54

Le G20 s'en remet aux responsables de la crise

Communiqué du 04/11/2011

On le savait illégitime et inefficace. Le G20 réuni à Cannes a aujourd'hui également prouvé qu'il était capable du plus grand cynisme.

Les chefs d'Etats du G20 ont renoué avec leurs promesses de pacotille. Depuis deux ans, le G20 promet de réguler les paradis fiscaux. Depuis deux ans, rien n'a changé. Ces nouvelles promesses n'y changeront rien non plus.

Pire, au lieu de lutter contre la crise, le G20 l'aggrave. Il confie aux responsables de la crise, le soin de la régler.

Le FMI a fait la démonstration de l'absurdité de sa politique en Grèce. Pourtant, le G20 veut encore augmenter ses moyens. Il augmente en fait son pouvoir de nuisance et confirme son rôle de gardien du dogme libéral. C'est désormais l'Italie qui verra sa souveraineté limitée.

Et alors que la finance est à l'origine de la crise, le G20 continue son entreprise de blanchiment des spéculateurs et des banquiers voyous. Il a ainsi décidé de nommer à la tête du Conseil de Stabilité Financière, un ancien de la banque Goldman Sachs et un ancien responsable de hedge fund.

Autant confier la lutte contre la drogue à Pablo Escobar.

 En Grèce, un nouveau protectorat est commencé. Quelle histoire ! La Grèce d’abord a préfiguré le sort de tous ceux qui se feraient prendre hors des clous du système du Traité de Lisbonne. A présent elle est le premier état de l’Union qui se voit refuser son auto-détermination démocratique. J’avais parlé d’un coup d’Etat des financiers, en reprenant le vocabulaire des indignés de Madrid. Le rôle ubuesque des agences de notation comme agent d’exécution des diktats du système a été ensuite dix fois étalé au grand jour. Mais le rouleau compresseur a poursuivi sa route. La pente autoritaire en Europe est prise et déjà profondément enkystée. Le vocabulaire des commentateurs le montre assez. Papandréou est « invité à s’expliquer », Berlusconi est « convoqué » et ainsi de suite. Le président français joue le rôle de l’enthousiaste de service, passeur du plat allemand. Il a pourtant été sévèrement renvoyé dans ses cordes par les conclusions du précédent sommet européen totalement dominé par les pires conservateurs allemands entrés en campagne électorale. Jeudi, entre deux séances du G20 ce fut l’apothéose des brutalités. Ou bien Papandréou cédait ou bien il n’aurait pas d’argent. Il céda. En échange d’un blanc-seing de la droite de son pays. Deux mauvais coups en un de la part de ce néant ambulant du socialisme mondial. Le premier pour avoir avalisé la méthode des brutalités, le second pour avoir donné comme solution à la crise la coalition avec la droite.

 

Mais l’événement c’est le retrait du référendum davantage que la proposition de Papandréou de le faire ou même la question piégée qu’il s’apprêtait à poser. Car c’est dorénavant un symbole immense qui tombe. Dans l’Union Européenne, la démocratie est un problème, pas une solution. Le peuple lui-même est un problème. Par conséquent, un peu plus tôt un peu plus tard, la suite est écrite dans la certitude. Une politique sans alternative, et, qui plus est, imposée de force fait nécessairement éclater le système qui la contient. Si rien ne bouge, cela est aussi certain que le défaut à venir de la Grèce. La seule inconnue est : où et quand le détonateur fonctionnera-t-il ?

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